Le rapport, disponible ici en téléchargement, est basé sur les résultats d’une étude menée en mai 2009 par Ledbury Research auprès de 500 grands donateurs britanniques et américains.
Il fait également référence au livre Philanthrocapitalism (Matthew Bishop & Michael Green), sur le blog duquel vous pouvez accéder ici.
Les initiatives récentes de Marie-France et Bernard Cohen (boutique Merci), et de la fondatrice d’Agnès B (création d’une fondation annoncée ici) sont la preuve que ce mouvement est déjà présent en France, et a vocation à se développer par l’intermédiaire des fonds de dotation.
Un des enjeux pour les associations sera d’intégrer ces nouveaux comportements, et de proposer à ces « philanthrocapitalistes » des outils et des structures d’accueil afin d’éviter l’apparition d’organisations concurrentes.
Choc culturel en perspective dans bien des cas, la version optimiste est de penser qu’il naitra des projets féconds de cet ensemencement croisé.
Moins positivement, peut-on redouter le risque de l’apparition de partenaires trop intrusifs, et que ces nouveaux philanthropes ne deviennent aux associations ce que les fonds de pension peuvent parfois être aux entreprises ?
Vous trouverez ci-dessous un résumé des principaux points abordés dans le rapport.
Le nouvel age de la philanthropie
Nous sommes au début d’un cycle historique, différentes époques s’étant succédées :
- le don local (la Renaissance)
- Le don communautaire (premières sociétés par actions)
- Le don national (la révolution industrielle)
- Le don global (la révolution Internet)
Les philanthropes manifestent une volonté croissante de rendre à la société ce qu’elle leur a apporté
La prochaine génération sera plus tournée vers le don, et plus impliquée socialement
Le rôle des femmes sera de plus en plus important
Les américains sont plus généreux que les britanniques, mais la tendance change
Résistance à la crise
Les donateurs interrogés ne diminuent pas leurs dons de façon importante (Ne pas oublier que cette enquête concernait des personnes possédant plus d’1 million de dollars d’actif ..)
Au contraire, certains considèrent que la crise est une raison de donner plus
Certaines causes profitent plus que d’autres :
- positif pour santé, environnement, cause des enfants)
- au détriment de art, animaux, religion
Le rôle des individus va augmenter, celui de l’état diminuant
Les philanthropes ne sont pas opposés au risque, à la différence des gouvernements et des grandes institutions
Le don efficace (impact giving)
La philanthrophie active amène au don actif, car les philanthropes souhaitent de plus en plus résoudre des problèmes, plutôt que de ne faire que soutenir des causes
Les philanthropes donneront de plus en plus de leur vivant, pour voir les résultats tangibles de leur générosité
La collaboration entre philanthropes va s’accentuer (réseaux)
La tendance sera de soutenir des causes dont l’amélioration peut être mesurée de façon visible
La technologie sera utilisée pour faciliter la gestion et le pilotage de la communication sur la mesure de l’impact
Les philanthropes feront appel à un avis professionnel avant de donner, comme ils le font dans les affaires pour choisir un fournisseur
La convergence des secteurs non lucratifs et lucratifs
Les organisations non lucratives doivent apprendre et adopter les pratiques professionnelles, ou vont souffrir
Le secteur marchand doit collaborer avec les organisations caritatives, pour créer un capitalisme durable
Voir également l’annonce de la création de la première fondation abritée sous l’égide de la Fondation de Luxembourg, à l’initiative d’un philanthrope luxembourgeois
http://www.philanthropie.lu/fr/entry/creation-de-la-premiere-fondation
Voir encore le livre de Virginie SEGHERS, chez Eyrolles (http://www.eyrolles.com/Entreprise/Livre/la-nouvelle-philanthropie-9782746712973)
* Portraits de philanthro-capitalistes
* Rencontres avec ceux qui accompagnent les philanthropes
* Points de vue de d’intellectuels, chercheurs et experts de la philanthropie
* Cahier pratique